Pour une histoire sociale de la Grande Guerre 

Christian CHEVANDIER : Les hôpitaux urbains en France pendant la Grande Guerre : une activité et une pratique bouleversées ?”

Xavier BREUIL : " Le corps féminin en mouvement : étude comparative de ses représentations sociales et culturelles en France et en Grande-Bretagne "

Sylvette BOYER : " Un autre front : celui des révoltes indigènes dans les colonies. L'exemple de la Nouvelle-Calédonie "

François BOULOC : " Marchands de canons " et " profiteurs de la guerre " ou entreprises " au service de la Défense Nationale " ? Les ambiguïtés de la mobilisation industrielle en France à travers l'exemple des firmes Schneider et Hotchkiss. "

Paul DIETSCHY : " La guerre comme un grand match: le sport, le football et la culture de guerre "

Didier GUYVARCH : " La presse bretonne, la guerre et l'identité régionale de 1914 à 1939 "

Jean-Noël GRANDHOMME : " La Dualité en héritage ? Le combattant alsacien-lorrain dans la Grande Guerre "

Giovanna PROCCACI : " La repressione del dissenso interno"

Stéphane SIROT: " Les pratiques grévistes pendant la Grande Guerre et l'immédiat après-guerre : évolutions et tendances (France, Europe) "

Norman INGRAM : " Le pacifisme en guerre : refus de l'Union sacrée et de la synthèse républicaine"

Le monde des non-combattants dont on exclut ici les régions envahies constitue dans le cadre d'un conflit total comme la Première Guerre mondiale un objet historique à part entière. L''intérêt de la tranche du colloque consacrée à ce domaine réside dans la combinaison 1) d'une prise en compte de la spécificité événementielle qui est celle de 1914-1918, et 2) d'une démarche d'histoire sociale.
Les questionnements sur les civils, l'arrière amènent en effet pour partie à réfléchir sur les interactions entre les confusions et brouillages de repères, valeurs, croyances consubstantiels à la Grande Guerre et les catégories sociales.
Le conflit se répercute sur les classes sociales, de façon externe la hiérarchisation, les positions réciproques et du point de vue de leur agencement interne. L'Union sacrée n'aplanit pas les inégalités, l'inscription dans la mobilisation industrielle peut souvent se révéler être une source d'enrichissement personnel, le compromis républicain égalitaire le dénominateur commun des Français d'août 1914 est malmené par les affectations spéciales et les passe-droits & ces quelques exemples désignent des directions dans lesquelles peuvent être menées des études sur l'anomie de ce temps.
Par suite, et par imbrication, les rapports de genre (perturbation des frontières établies entre masculin et féminin), ou encore les tensions inter-générationnelles (les trop-jeunes” et les trop-vieux” pour la guerre &) ressortent du champ couvert par la demi-journée.
Mais la guerre n'est pas non plus le lieu de tous les chambardements, et les persistances apparaissent aussi. Les conflits du travail témoignent dans la restriction de fait de leur portée aux seuls enjeux matériels, à l'exclusion presque complète de ceux du politique, c'est-à-dire au moins la question de la paix, d'une continuation de l'ordre établi. Le” travail de femmes appelle peut-être aussi la remise en cause, en ce qu'il se révèle très diversement émancipateur et gratifiant.
Enfin, « l'arrière » est le terme issu de l'univers mental combattant pour désigner ceux qui n'en font pas partie : les civils sont soumis au jugement des soldats, bien plus que l'inverse. Le front et l'arrière entretiennent des rapports ambivalents sur lequel les perspectives d'analyse sont très larges, relevant à la fois du sentiment de fracture et d'une proximité voulue toujours plus grande. Contribuer à l'histoire sociale de la Grande Guerre c'est aussi réfléchir au poids sur les lignes sociologiques de partage de la communauté nationale de la relation en elle-même entre le front-lieu du combat et l''autre front”.

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Cette manifestation est subventionnée par le
Département de l'Aisne

 

 

 

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